Les spécificités d’une salle Anhydre

Les spécificités d’une salle Anhydre

Les spécificités d’une salle Anhydre 918 612 Groupe IDEC

Les spécificités d’une salle Anhydre

6 juin 2022

Chef de projet chez IDEC HAUTES TECHNOLOGIES, Vincent nous présente les spécificités de la conception et de la construction d’une salle Anhydre à travers son expérience.

Quelle est la signification du mot anhydre?

Vincent « Cela veut dire littéralement sans eau. C’est donc une zone dans laquelle les conditions hygrométriques sont spécifiques avec une humidité très basse.
Pour situer le niveau, nous sommes dans des ambiances avec environ 100 fois moins de teneur en eau que dans une salle blanche.
Les niveaux d’humidité sont très bas, aussi ne parle-t-on plus en teneur en eau dans l’air mais en point de rosée (ou Dew Point : DP). Il est fréquent de voir une définition en DP -30, ce qui correspond à une salle avec un point de rosée de -30°C, donc une teneur en eau proche de 0,2 g/kg d’air sec.
Maîtriser une ambiance anhydre revient à maîtriser la vapeur d’eau. Or la vapeur d’eau migre naturellement dans les ambiances, au travers des matériaux, ceux qui rejettent de la vapeur d’eau, la production interne, les fuites…. »

Pouvez-vous nous donner votre définition d’une salle Anhydre ?

Vincent « Ces enceintes sont donc particulières du point de vue de l’approche de l’étanchéité, des barrières qui bloquent cette migration, et de la maîtrise de la production interne…et notamment la respiration des occupants.

Ce sont donc des ambiances qu’il faut maîtriser :

  • Par leur calcul et les hypothèses d’occupation
  • Par leur conception avec le bon niveau de barrière
  • Par le suivi de leur construction car un écart d’étanchéité peut hypothéquer des performances.

On doit donc se donner les moyens de contrôler pendant chaque étape le processus de mise en œuvre de l’ouvrage.
En conséquence, ce ne sont pas des ambiances très flexibles, les données de conception figent clairement les conditions de fonctionnement : occupants, extractions (donc air neuf…etc). »

Quelles sont les spécificités de la conception d’une salle Anhydre ?

Vincent « Nous en avons parlé rapidement précédemment.

Ce qui est important dans le cas des salles anhydres est que la conception est directement tributaire des données de base et que la salle correspond très strictement aux hypothèses prises pour les calculs :

  • Les besoins en extraction, donc en air neuf (la plus grande contribution en charge hydrique)
  • Les occupants
  • Les hypothèses quant aux fuites et aux charges parasites prises en compte dans les calculs.

Pour les 2 premiers postes, on est sur du calcul : un bon modèle, les bonnes données et on arrive au bon résultat. On s’interrogera quand même aux capacités d’évolution (même très limitées).

Pour le troisième, il en va autrement.
Les fuites et charges parasites dépendent de beaucoup de paramètres et de choix conceptuels :

  • Les fuites surfaciques : fonction du développé de la surface des parois : faible en général
  • Les accès : portes, SAS, leurs caractéristiques et leur mode d’utilisation
  • Les choix des équipements terminaux et leur impact sur l’étanchéité : luminaires, bouches de soufflage et de reprise, réseaux de fluides, sprinklers…
  • Les percements opérés, leur mode de traitement, les choix conceptuels sur la salle (all in / all out) ou l’arbitrage sur la position des fluides (dedans : moins de percements, dehors : plus de pénétrations)
  • Et d’une manière générale, la qualité de réalisation, donc directement la confiance que l’on place dans les méthodes d’assemblage et de traitement. »

Quels sont les éléments techniques propres à ce type de zone ?

Vincent « Les équipements spécifiques aux salles anhydres répondent tous à ces objectifs :

  • Les matériaux et modes d’assemblage appropriés
  • Les équipements classiques de production thermo-frigorifique, ces salles sont très énergivores
  • Les équipements spécifiques de déshumidification
  • Les postes assez usuels (air neuf, extractions, fluides…) qui restent classiques même si certaines caractéristiques sont spécifiques aux salles anhydres. »

Pouvez-vous nous parler des points forts d’IDEC HAUTES TECHNOLOGIES pour ces projets et de vos expériences ?

Vincent « Je pense que notre point fort est d’être expérimenté dans les salles blanches et les salles anhydres.
Souvent une salle anhydre revêt également une classification de propreté.
Cette double expérience permet de combiner les possibilités et les contraintes des 2 mondes et d’être pertinent dans cet espace commun où se trouvent les salles anhydres que ce soit pour la chimie, les batteries ou l’industrie pharmaceutique.
Un autre point fort qui me vient est la capacité de calcul et de modélisation. Les habitudes donnent des idées, le calcul, lui, fixe clairement la situation. Et dans des problèmes complexes il convient de limiter le nombre de variable, le calcul est là pour ça.
Nos ingénieurs ont été formés et peuvent donc être un support proactif dans le projet, en orientant les choix conceptuels ou du moins en maîtrisant les impacts. »

Pouvez-vous nous présenter un projet qu’IDEC HAUTES TECHNOLOGIES a réalisé ?

Vincent « Le projet le plus récent en environnement de salle anhydre est celui de la réalisation de la ligne pilote de VERKOR, partenaire de RENAULT pour la production de batteries nouvelle génération des futures voitures « haut de gamme » de la marque au losange.

Dans ce projet, l’idée était d’ouvrir la voie pour l’implémentation de leur future giga-FACTORY en un temps record.

Techniquement exigeant, l’environnement du procédé de fabrication requiert d’avoir un environnement simultanément DP-40, ISO7 et thermiquement stable, réunissant ainsi les deux modèles techniques d’environnement contrôlé cités précédemment.

Le principal défi de cette aventure est d’avoir une ligne pilote opérationnelle en moins de trois ans là où un développement industriel standard nécessiterait cinq années de travail.

Pour obtenir une synergie constructive, il faut une méthodologie, une organisation et une implication de tous les partenaires. L’aspect le plus fort a été de maintenir à chaque instant du projet cette flexibilité permettant de mener de front la conception, les travaux et l’adaptation aux besoins du procédé. »


Lire la suite